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Mieux produire et utiliser la paille en élevage

La conception des bâtiments peut offrir des économies en paille, notamment en système de logettes avec une bonne ventilation.

Variété, récolte, distribution et aération sont des points stratégiques à ne pas négliger dans une optique de rendement et d’économie de paille.

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La paille reste un élément clé de l’élevage hivernal en bâtiment. Or, les conditions climatiques des dernières années ne permettent pas toujours d’assurer une production régulière. Seulement la moitié des élevages d’herbivores français sont autonomes en paille, et son prix peut grimper rapidement. Il semble alors indispensable d’optimiser sa production ainsi que son utilisation.

Chloé Malaval-Juéry, ingénieure régionale de la délégation de l'Auvergne chez Arvalis, pose les bases. « Un facteur dont on est sûrs de l’importance est le choix de l’espèce. Le triticale est plus productif en paille de 30 % que le blé, et de 32 % que l’orge d’hiver », chiffre l’animatrice en céréales fourragères. La hauteur de la variété n’est pas toujours corrélée au rendement. « Un bon rendement peut être obtenu par des variétés courtes, grâce à d’autres facteurs. » Nombre d’épis par mètre carré, biomasse à floraison, et quantité d’azote absorbé par le grain sont des paramètres significatifs.

La protection fongique représente également un enjeu. « L’impact des maladies foliaires n’est pas soupçonné. Pourtant, leur nuisibilité sur les grains fait aussi perdre de la paille », observe l’ingénieure. Pour une perte de 30 quintaux par hectare de grains, 1,7 à 2 tonnes de matière sèche de paille peuvent être perdues par hectare. Enfin, la récolte reste une étape majeure. Un quart du tonnage de paille est concentré sur les dix premiers centimètres au pied de la plante, et un autre quart entre 10 et 20 cm. « Sur une production de 7 tonnes en moyenne sur du blé, presque 2 tonnes sont laissées sur place. »

Pailler moins mais plus souvent

Du côté de l'utilisation, les bâtiments sont un premier facteur d’économie de paille. « L’organisation en logette consomme 50 à 90 % de paille en moins qu’une aire 100 % paillée », introduit Antoine Buteau, ingénieur régional en fourrages pour Arvalis sur la ferme expérimentale des Bordes à Jeu-les-Bois (Indre). Juste derrière se trouvent l’aire d’exercice raclée et les caillebotis, à 30 % de réduction de volumes utilisés. « L’effet de la ventilation est assez sous-estimé sur l’économie de paille », souligne l’expert. Pourtant, 5 à 20 % de volumes peuvent être épargnés si l’air humide sort du bâtiment, naturellement ou par des brasseurs d’air.

Autre astuce : pailler moins, mais plus souvent. « Un paillage deux fois par jour offre entre 10 à 20 % d’économie, explique Antoine Buteau. Mais cela représente un temps de travail conséquent. » Cette méthode ne semble pas avoir de conséquences sur l’animal ni sur la propreté, et permet même d’éviter les risques de surchauffe. « Plus on a de la paille, plus l’activité microbienne peut se développer. Il faut aussi penser à curer dès que la litière atteint 30 degrés en surface. »

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